Hier, je discutais avec une connaissance, cadre d'une grande entreprise en transformation, dont son entourage craint qu'il ne soit en Burn Out.
Je me suis demandé en l'écoutant si certaines entreprises françaises conscientes de leur retard n'avaient pas décuplé de pression sur leurs salariés pour rattraper leur retard.
Il y a au moins trois phénomènes à décrypter ici.
Le premier est celui du déluge numérique qui crée une forme d'addiction pour certains salariés en permanence connectés à leur entreprise. Ce que l'on appelle plus communément les "workalcolhics". Ce phénomène est bien décrit dans cet article du Nouvel Obs , mais il s'agit d'un effet collatéral des outillages digitaux dans une logique de pression des résultats. Il ne s'agit pas d'une conséquence directe de la transformation numérique. Il s'agit plutôt d'un phénomène RH et d'ailleurs souvent confondu négativement avec la transformation numérique.
En écoutant mon interlocuteur, j'avais plutôt l'impression qu'il s'agissait pour lui d'un problème de pertes de repère. Ils se sentent à l'Ouest. En effet, ils ne savent plus dans sa boite ce qui est prioritaire et ce qui ne l'est pas. Ce qui fait qu'on a une sensation de bruit permanent sans vraiment identifier les réelles priorités. Au début d'une transformation numérique, on est effectivement assailli de toute part par des possibilités technos sur tous les domaines. Des hordes de start up vous envahissent, des infos permanentes sur plein de trucs sans importance, des tendances technologiques tout azymut, des tonnes d'emails, des centaines de projets et prototypes possibles.
Si l'entreprise n'offre pas un canevas sélectif de priorisation (Tiens, jolie expression à conserver) pour ses employés, ils peuvent définitivement se perdre.
Le troisième phénomène est lié à la qualité. Le numérique suppose de dégrader et d'aller vite. Or un salarié traditionnel n'est pas prêt à cela. C'est ce qu'on appelle l'agilité dans le domaine, faire du quick and dirty. Je pense que c'est d'ailleurs une solution pour la personne avec laquelle je discutais. Il ne faut pas hésiter à dégrader pour accélérer. Autrement, de toute façon, c'est impossible !
On est d'accord sauf sur le troisième point. Le numérique doit permettre d'améliorer la qualité. Il faut que les salariés apprennent à bien utiliser le numérique pour sortir du stress.
RépondreSupprimerMercredi dit soir j'envoie un mail à un collègue : est-il possible de faire une requête pour avoir tel résultat ? Le jeudi matin j'avais le résultat. Or ma question était uniquemebt de savoir si c'était possible. Il a fait le boulot croyant que c'était demandé mais a laissé tomber la qualité.
Le numérique suppose d'aller vite, très vite sur de multiples fronts donc c'est une obligation de dégrader.
RépondreSupprimerBen non. Nous on utile le numérique pour améliorer le service.
SupprimerMais tu auras une réponse plus complète à l'occasion.
SupprimerJe vais seulement donner un exemple : on a développé des outils de tests et d'homologation des serveurs pour automatiser... les tests. On a donc fait un pas dans le numérique qui nous permet d'améliorer les délais de réalisation mais aussi de garantir l'exhaustivité des tests, améliorant ainsi la qualité.
le business du numérique va très vite, si tu ne sais pas aller très vite pour sortir un nouveau service, tu es mort. Notamment en B2C. Un peu moins en B2B. Ce matin, j'étais avec un commissaire priseur, les gens sont tellement dans l'immédiateté qu'il me disait qu'il fallait annoncer une vente aux enchères à tout va juste quelques jours avant. Autrement, cela ne sert à rien, tout le monde oublie.
SupprimerOui, mais il a des procédures pour faire ses annonces rapidement. Ce n'est plus du numérique mais de la communication.
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