dimanche 1 février 2015

Reste calme, le déluge numérique arrive

@Jegoun a glissé sur le terrain institutionnel alors que l'origine des débats était sur la société. C'est un peu normal, c'est un blogueur politique, qui plus est, de gouvernement.

Ce débat intéresse peu de monde, nous étions deux à en parler. Pourtant, des livres en parlent, notamment celui-ci, tout récemment paru et qui est sur ma table de chevet.

Sur l'aspect institutionnel, j'évacue le débat rapidement en confirmant l'intérêt d'un CNN, forme de Conseil d'Etat du Numérique. Pour une fois qu'un dispositif passe la transition démocratique, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Le gouvernement peut ainsi poser des questions ou écouter des suggestions. D'autre part, il faut un grand ministère du numérique de premier niveau avec plus de moyens comme un lien hiérarchique sur toutes les DSI, une agence technologique comme d'ailleurs c'est fait en Corée du Sud. Il faut aussi réformer les programmes de subventions en arrêtant de subventionner des expérimentations sans fin et en s'orientant enfin vers de l'aide aux écosystèmes sur des produits finis. C'est fondamental.

Il n'en reste pas moins que la France collectivement décroche, peut-être parce que ses élites décrochent ou aussi peut-être parce que l'on reste accroché à nos vieux réflexes. @Jegoun a raison d'alerter !

Internet et le web sont partout, pour les machines à café, pour les tickets restaurants comme pour les djihadistes. Elle a raison, Axelle Lemaire, il faut se réveiller. Il n'y pas qu'internet qui soit partout, il y a aussi les plateformes d'apps autour d'iOS et Androïd. Les 3 plateformes sont incontournables. Il faut peut être aussi en constituer une quatrième pour ne pas dépendre d'autres. Il faut favoriser l'émergence rapide de Clouds Européens aussi.

Maintenant il faut clairement orienter tous nos secteurs économiques vers des innovations de services et de produits ou de process basées sur des technologies numériques dans une optique de rapidité.

Il est temps d'accepter la Loi de Moore qui a été inventée et constatée depuis longtemps déjà. Il suffit de regarder l'évolution numérique du visage de Lara Croft pour le constater. Ce n'est qu'un corollaire !

Il faut aussi accepter cette réalité et définitivement et arrêter de confier des missions numériques à des consultants informatiques, même bien recrutés.  C'est ce qu'on appelle le NEW IT : rapidité, agilité, sclabilité, cloudabilité et on fonce en prenant le lead sur business par la vitesse. La solution est simple et en même temps très compliquée. Vu d'où l'on part, la conduite du changement est significative.

14 commentaires:

  1. Beau billet qu nécessiterait une longue réponse d'autant qu'on n'est pas du tout d'accord, cette fois !

    1. Le CNN doit peut-être exister mais pas sous cette forme, il doit être dirigé par des politiques ! Est-ce que le CSA est dirigé par des présentateurs télé ?

    2. Je n'ai pas glissé sur le terrain institutionnel, la moitié de mon billet est sur les entreprises.

    3. Il ne faut pas un grand ministère du numérique mais que le numérique entre dans chaque ministère, un peu comme l'environnement.

    4. Il ne faut pas de lien hiérarchique entre les DSI mais, effectivement, un pôle de concertation interministériel. Depuis qu'on a été filialisé, on ne dépend plus d'une DSI mais des équipes "métier", des banquiers, quoi ! On est bien plus efficaces qu'avant. Tu ne mesures pas la lourdeur d'une DSI ! Mais ça ne nous empêche pas de nous appuyer sur les DSI, de respecter leurs orientations technologiques,... Mais les décisions reviennent au payeur : ceux qui ont besoin d'application pour faire leur métier.

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  2. Dominique Baudis, pdt du CSA et...présentateur du JT sur TF1.

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    1. Il avait arrêté sa carrière télé depuis 20 ans et a une carrière politique assez impressionnante...

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  3. @ Pierre Danet,

    Il y a néanmoins un certain intérêt des pouvoirs publics pour la cyber-guerre. C'est peut être le petit bout de la lorgnette pour aborder les problèmes que pose la numérisation de la société, mais au moins dans ce domaine il y a un peu de budget, des têtes qui pensent et une sensibilité du politique au sujet.

    Faut dire que dans le paquet d'emmerdements à gérer, il y a la possibilité de neutraliser des systèmes d'armes entiers. C'est très concret.

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    1. Justement... La sécurité est une composante à part entière du numérique.

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  4. Réponses
    1. Cela risque de me coûter cher cette idée

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    2. Dans DSI (le magazine Défense et Sécurité Internationale) un certain Didier Danet a signé une série de papiers intitulés "Cyberwar et leadership", dans les numéros de janvier et février.

      Quelqu'un de la famille?

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    3. connais pas, c'est un nom courant et familier, j'ai des homonymes. Intéressant ce papier ?

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  5. Oui, dans la mesure où il présente la connexion comme un point de vulnérabilité et qu'il va falloir faire avec.

    Je cite le chapeau:

    "le cyberspace représente la vulnérabilité principale des sociétés les plus avancées, donc les plus dépendantes de la connexion au réseau de leurs armées, de leurs administrations et de leurs entreprises".

    En fait, ces articles décrivent une addiction et les problèmes, non désirés, que cela pose.

    Je crois que c'est un problème classique en informatique: grâce à l'informatique, on résout un problème et... on en crée 10. Les bons systèmes en créent seulement 9, les très bons systèmes, seulement 8, etc.

    Le tout est à mettre en rapport avec l'énergie qu'un être humain peut consacrer à la résolution de ces problèmes dans le temps qui lui est donné.

    D'après ce que j'ai lu des rapports du BEA sur les crash aériens, plus un environnement informatique est complexe, moins l'être humain a de temps pour régler les problèmes que lui pose le système informatique de l'avion, au point que le gel qui se forme dans une sonde Pitot peut provoquer la perte d'un appareil, de son équipage et des passagers.

    Or le gel de la sonde Pitot est un phénomène aussi ancien que l’invention de la sonde: on peut donc dire que les systèmes d'information ont été peu robustes et peu ergonomiques, alors que les avions ont des systèmes d'information en principe maîtrisés (rapprocher un centre de gravité et un centre de portance et mixer cette information avec la puissance délivrée par un moteur est un truc qu'on sait faire depuis pas mal de temps, pourtant le système continue à foirer).

    C'est réellement étonnant.

    Votre homonyme réfléchit à ce genre de paradoxes.

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    1. Mon homonyme dit des conneries. Si l'armée commence à penser que se connecter est un risque, on est mal partie face aux Djihadistes. Cela me fait le même effet que l'interdiction de la recheche sur le gaz de schiste et tout le principe précautionneux de précaution, inscrit dans la Constitution. Une vaste connerie également ! Un truc de Français.

      L'armée ferait mieux de se connecter et d'accepter l'évolution de l'espèce. Je suis transhumaniste et progressiste. Je hais toutes les religions et les sectes. Je crois dans les Lumières de la Raison. Les événements récents me donnent raison. Axelle Lemaire a été courageuse pour dire qu'il fallait se connecter face au Djihad.

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    2. "r le gel de la sonde Pitot est un phénomène aussi ancien que l’invention de la sonde: on peut donc dire que les systèmes d'information ont été peu robustes et peu ergonomiques, alors que les avions ont des systèmes d'information en principe maîtrisés". Dans tous les secteurs de l'informatique on a les mêmes problèmes. Je me suis encore engueulé avec un fournisseur cette semaine qui avait fait une erreur de débutant...

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  6. Oui c'est un problème de Q/A sur la sonde Pitot.

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