vendredi 3 avril 2015

Les étapes fondamentales du déni numérique

Quelles seraient les étapes de la décomposition numérique ? Intrigué et passionné par la lecture de ce post, la question est valable et d'actualité.

Ce d'autant plus que nous vivons une période notable de digital washing en France.

La première étape ne peut être, en mon sens, l'irruption numérique. La première consiste en un aveuglement numérique.


1. L'aveuglement Numérique

Tout se passe comme avant, l'entreprise ne sait pas qu'elle est en train d'approcher de la phase de pillage. Le management excelle dans son business model traditionnel, l'actionnaire s'endort, le RESOP tient la route, les cadres restent arrogants. Pour autant, dans une banlieue lointaine, quelques chevelus testent de nouveaux usages, des académiques rêveurs cassent quelques lignes scientifiques, des start ups naissent et commencent à disrupter tout légèrement des filières. Mais le phénomène reste anodin et une larme dans l'Océan. Personne ne s'inquiète, personne ne s'intéresse.

2. Le réveil arrogant


Non, ce n'est pas une position nouvelle du kamasoutra. C'est une étape où le management d'une entreprise se rend compte que quelque chose a changé. Certes, cela reste éparpillé, désordonné, et agité. Le risque est perçu comme réduit, c'est une question d'appréhension du phénomène. Les executifs rencontrent des start ups. Plus personne ne comprend bien où va le bateau mais les gros restent les gros.

La banque de réseau est aujourd'hui au milieu de cette étape. Tout s'agite autour d'elle, le grand management ne s'en inquiète pas outre mesure. Pour autant, le poison est déjà là. Des entrepreneurs talentueux aidés de CTO non moins talentueux exercent une pression métier en innovant rapidement.


3. Le digital washing

C'est un début de réveil mais avec les mauvais partenaires. Le clairon sonne ! On appelle les consultants et les agences en communication. Ces consultants et agences diverses et variées sont eux mêmes non transformés numériquement. Mais peu importe ! On écoute tout le monde et n'importe qui. Tout le monde dit absolument n'importe quoi. C'est l'ère des acronymes projetés.  Powerpoint est de rigueur, on fait un plan numérique. C'est la reprise de contrôle avec des solutions du moyen âge. On fait des communiqués de presse, on reprend en mains. On fait développer des sites web aux DSI et après on se rend compte qu'ils sont moches.

4. Le réveil technologique

C'est un mauvais réveil comme un lendemain de fête mais mal arrosée. On se rend compte que l'on s'est trompé. La loi de Moore sévissait quand on discutait de la couleur du site web. Il fallait recruter des talents dans des domaines pointus. L'open innovation explose à la vue. C'est clair, il faut se réveiller et enfin penser agilité, user expérience. Tout est remis en cause. Le business model est méchamment attaqué et c'est là, à cette étape, qu'il est encore temps d'investir dans les TECHNOLOGIES.

5. La décomposition

Il suffit de regarder la musique et leurs gourous amoindris. Le cadavre est raide. La peau se décompose. Les vers numériques sont en train de dévorer la filière. Tout devra être ressuscité.

JOYEUSES PAQUES !

2 commentaires:

  1. Il y a de ça.

    L'agilité ? On a essayé la méthode dans ma boîte. Les gens n'y sont pas prêts. On l'avait lancé parce qu'une méthode plus traditionnelle avait échoué. Et ils continuent de parler de livrables, de jalons, de dates de livraison,...

    Ce qui me fait chier, c'est que sont les informaticiens qui bloquent, pas les managers. Alors ils te parlent de phase de validation, de fiche de relecture. C'est quand qu'on produit ? Jamais. Les types sont incapables de prendre une décision rapidement. A pleurer. Et des fournisseurs en rajoutent, refusant de laisser tomber leurs méthodes habitielles qui leur permet de facturer des virgules dans des projets à 2 millions.

    Beau billet. On va crever.

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  2. C'est le post de Nicolas Colin qui m'a inspiré sur Medium. J'y ai laissé plein de commentaires à l'auteur. Je suis d'accord avec toi, les informaticiens traditionnels sont réticents aux méthodes agiles. C'est un facteur de risque important. Cela me paraît particulièrement vrai en informatique bancaire.

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